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Faillite du Grand Prix de France : le Maire de Bandol défend ses administrés


"Méthodes de voyous" : un élu varois conteste une dette de 750 000 euros pour le Grand Prix de France


Alors que le Groupement d’Intérêt Public (GIP) du Grand Prix de France de Formule 1 est en liquidation, la communauté d’agglomération Sud Sainte Baume dénonce des pressions et une répartition inéquitable des dettes. Elle affirme ne devoir qu'un dixième des plus de 750 000 euros qui lui sont aujourd'hui réclamés.


L'affaire est éminemment technique et ressemble à un énorme sac de nœuds.


Dans cette affaire complexe, une petite collectivité varoise tente de contester une décision qu’elle estime injuste. "Je défends l’agglomération. Ce n’est pas une affaire personnelle", a déclaré Jean-Paul Joseph, président de la communauté d’agglomération Sud Sainte Baume, à France 3 Côte d'Azur.


Alors que le GIP est en liquidation, la gestion sous la présidence de Christian Estrosi plane pourtant en toile de fond : des enquêtes sont en cours.


Une conférence de presse pour mettre les choses au clair

Ce lundi 5 mai, le président de la communauté d’agglomération Sud Sainte Baume a convoqué la presse pour dénoncer une situation qu’il juge "scandaleuse" et symptomatique d’un "système défaillant".


En cause : la répartition de la dette laissée par le GIP Grand Prix de France de Formule 1, dissous depuis mars 2024.


Créé en 2017 pour organiser le retour du Grand Prix au Castellet (Var), le GIP regroupait des collectivités locales de la région Sud, dont la métropole de Toulon, les départements du Var et des Bouches-du-Rhône, la région PACA, mais aussi la petite communauté d’agglomération Sud Sainte Baume (Sanary, Bandol).


À l’arrêt de la structure, la dette s’élève à environ 34,5 millions d’euros, dont plus de 12 millions restent à rembourser : c'est à partir de là que les choses se corsent.


Nous ne voulons pas être les dindons de la farce.

Jean-Paul Joseph, président de la communauté d’agglomération Sud Sainte Baume

lors d’une conférence de presse


La collectivité assure que sa participation devrait avoisiner les 72 000 euros.


Pourtant, la somme qui lui est réclamée est dix fois plus élevée : elle se chiffre à plus de 750 000 euros.


Cette décision aurait été prise lors d’un Conseil d’administration du GIP en novembre 2024, que Jean-Paul Joseph juge juridiquement non valable.


"Dans le cadre de la liquidation, le Conseil d’Administration ne peut rien décider, a-t-il déclaré lors de son point presse. Il peut seulement proposer à l’Assemblée Générale."


Le président de Sud Sainte Baume rappelle que sa collectivité n’a jamais refusé de contribuer, mais souhaite uniquement payer sa part.


Des pressions exercées sur l'agglomération ?

Lors de sa conférence de presse, Jean-Paul Joseph a décrit des échanges tendus, notamment avec le liquidateur du GIP et des représentants du département du Var, en particulier lors d’une visioconférence où il lui aurait été conseillé "très vivement" de revenir sur sa position, au motif que "la presse a déjà annoncé que la situation était débloquée".


Le président d’agglomération dénonce ainsi un climat de pression.


Ce sont des méthodes de voyous.

Jean-Paul Joseph, président de la communauté d’agglomération Sud Sainte Baume

lors d’une conférence de presse


Le Président de Région Renaud Muselier, présent lors du dernier Conseil d’Administration le 28 avril, se serait même dit "abasourdi" par la déclaration du maire de Bandol de contester le paiement des 750 000 euros demandés.


Par prudence, il refuse de s’exprimer sur le rôle joué par Christian Estrosi, président du GIP jusqu’à sa dissolution. "Une enquête et une instruction judiciaire sont en cours. Je ne peux me prononcer sur rien", a-t-il indiqué à France 3 Côte d’Azur à l’issue de cette conférence de presse.


Enquête de la Cour des comptes et procureur saisi

La Cour des comptes enquête actuellement sur la gestion de l’ex-GIP, présidé par Christian Estrosi.


Depuis 2023, une enquête du parquet de Marseille vise la structure pour des soupçons de favoritisme et détournement de fonds publics. Notes d’hôtel, voyages à l’étranger, dépenses luxueuses… autant d’éléments qui alimentent des soupçons sur la gestion à l'ère Estrosi.


Dans le passé la députée Christelle d’Intorni s'est interrogée sur la gestion de Christian Estrosi, ce dernier l'a alors attaquée pour diffamation


Plusieurs anomalies ont également été évoquées par nos confrères de Mediapart, notamment une étude à 550 000 dollars pour un hypothétique Grand Prix à Nice, potentiellement commandée sans consultation du conseil du GIP.


Jean-Paul Joseph confie également avoir saisi le procureur de la République de Toulon, en date du 18 septembre 2023, et n’exclut pas de se constituer partie civile si des irrégularités sont confirmées.

 
 
 

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