La Seyne : le torchon brûle entre la Maire et l'office HLM de Toulon Habitat
- petitprincebandol
- 24 sept. 2023
- 4 min de lecture

Le refus d'un permis de construire par la ville et sa contestation par THM ont fait basculer les relations déjà passables entre N.Bicais et l'Office HLM.
Incendies à répétition dans un immeuble: le coup de gueule de la municipalité de La Seyne contre l’office HLM de Toulon Habitat méditerranée
Au lendemain de la mobilisation de locataires de la cité Berthe, venus dénoncer auprès de l’office HLM Toulon Habitat Méditerranée (THM) les incendies à répétition survenus dans l’immeuble L’Epeautre (notre édition d’hier) et causés, selon eux, par des squatteurs, la maire de La Seyne monte au créneau contre le bailleur social. Et elle ne mâche pas ses mots, multipliant les critiques contre son "mode de gestion".
La maire et ses adjoints concernés par la problématique du logement (Christian Dupla en charge de l’urbanisme, Malika Baghdad, délégué au quartier nord, et Basma Bouchkara, déléguée au logement) ont dénoncé hier, au cours d’une conférence de presse, "le mode de gestion" de l’office HLM.
"Trois feux en quelques semaines dans cet immeuble! Cela montre tout le problème que pose le phénomène des squatteurs, de plus en plus présents dans la cité et contre lequel THM n’agit pas comme il faudrait. Ces squats, affirme Nathalie Bicais, sont rendus possible par la vacance importante d’appartements dans cet immeuble, comme dans tout le quartier où plus de 400 logements vides sont dénombrés."
"Les Seynois en paient les conséquences"
"Les Seynois subissent cette situation, avec des conditions de vie qui se dégradent pour les locataires, appuie Nathalie Bicais. Sans compter que le cas de L’Epeautre fait suite à celui du bâtiment Les Vignes 4, et précédemment de L’Abricotier où les squats se sont aussi multipliés. Et le même scénario se répète: les appartements vacants entraînent un appel d’air pour une population qui s’installe illégalement dans ces logements, avec des gens qui ont des comportements qui nuisent à la quiétude des habitants qui paient leur loyer."
Malika Baghdad, adjointe de quartier Nord, abonde: "Les squats sont le fait de gens souvent sans papiers, qui engendrent des incendies en laissant traîner des cigarettes allumées, et qui menacent les locataires pour les faire partir et occuper leurs logements. Leur comportement entraîne aussi des incivilités à répétition, comme les dépôts sauvages qui accélèrent la prolifération des nuisibles."
Sont également rapportées "des agressions sexuelles sur des mineures". Selon les élus seynois, la vacance des logements serait liée à l’absence de volonté du bailleur de rénover le parc HLM.
Le mode d’attribution des logements en question
Dans la continuité, la maire et ses adjoints dénoncent aussi la manière dont sont attribués les logements. "Nous ne sommes pas informés en amont des appartements qui vont être remis en location. Et le nombre de logement attribués à des Seynois ne fait que chuter", assure Nathalie Bicais.
Confirmation est donnée par l’élue Basma Bouchkara, qui siège à la commission d’attribution. En charge de la délégation au logement, cette dernière évoque aussi "la dégradation du cadre de vie des locataires faute d’entretien des immeubles", avec notamment des pannes d’ascenseurs répétées et durables.
Et elle estime que les squats sont utilisés pour vendre de la drogue, ce qui entraîne "une recrudescence du trafic de stupéfiants dans la cité".
THM réclame 250.000€ à La Seyne
La liste des griefs contre THM ne s’arrête pas là. La première magistrate informe que THM vient de mettre en demeure les foyers logements Bartolini et Croizat (qui hébergent des personnes âgées), gérés par la ville mais dont l’office HLM est propriétaire, de rembourser des arriérés de taxe foncière sur cinq ans, soit une somme de 250.000 E. "C’est incompréhensible, et c’est surtout illégal, d’autant qu’il ne s’agit pas d’un bail commercial", affirme la première magistrate.
Au final, la maire de La Seyne estime que "le comportement de THM est inadmissible. Au point qu’on se demande s’il est dans l’intérêt de la ville de rester dans cet office où nous n’avons aucune possibilité de discuter de ce qui est fait sur le territoire seynois. Il y a une carence au niveau de la gouvernance alors qu’on devrait être associés à la gestion de cet organisme intercommunal qui fait preuve de mépris à l’égard des Seynois et ne semble fonctionner que dans une logique financière".
Nathalie Bicais indique d’ailleurs qu’elle vient d’écrire au président de la Métropole pour lui faire part de cette situation.
Comme Var-matin l’indiquait hier, l’office HLM attaque au tribunal la décision de la ville de refuser sa demande de permis de construire pour bâtir un immeuble de 26 logements sociaux en lieu et place de l’ex-magasin Altavilla, rue Pierre-Mendès-France. Or, rapportent la maire et son adjoint à l’urbanisme, Christian Dupla, "au cours des discussions que nous avions eues avec THM, nous avions fait valoir le fait que construire ici 26 logements allait impacter très sérieusement les riverains et leur environnement. On a essayé de discuter pour baisser le nombre de logements, sans y parvenir. Finalement, nous avons eu une réunion en préfecture sur ce sujet, et le président de THM avait accepté notre proposition de construire ces 26 logements à La Maurelle. Parallèlement, l’ex-Altavilla aurait été racheté par l’EPF pour porter, avec la ville, une opération en vue de créer un immeuble de dimension plus acceptable. L’accord de principe avait été donné, et voilà que THM décide d’attaquer au tribunal la décision de rejet du permis de construire. C’est une agression contre la ville", estiment les élus seynois.
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