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Bendor : de refuge de pirates à joyau méditerranéen


En moins de trois générations, l’Île de Bendor est passée d’un simple rocher à un haut lieu du tourisme culturel, avant de sombrer quelque peu sous l’usure du temps, et de renaître aujourd’hui sous l’impulsion d’un gigantesque programme de réhabilitation.


Des débuts modestes (avant 1950)

Jusqu’à la moitié du XXᵉ siècle, l’île de Bendor — sept hectares, émergeant à 150 m du rivage de Bandol — n’était guère plus qu’un rocher infertile, utilisé sporadiquement pour la culture d’immortelles et de narcisses, voire comme refuge pour pirates et naufrageurs. Elle était inhabitée, isolée, balayée par les éléments.



L’âge d’or culturel sous Paul Ricard (1950‑1997)

Paul Ricard, fondateur de la célèbre boisson anisée, acquiert l’île en 1950 et la transforme radicalement :

  • Il crée un petit port, le plus petit de la Côte d’Azur, ainsi que des navettes vers Bandol.

  • Il fonde un hameau méditerranéen : hôtel Delos, zoo (fermé entre 1970‑74), musée du vin et spiritueux (EUVS, 1958), ateliers d’artistes, boutiques, bar à jazz et port de plaisance.

  • La place devient un haut lieu de la jet‑set et de la culture : Dalí, Cousteau, Fernandel, Joséphine Baker, Melina Mercouri… y convergent, pour des concerts, symposiums, expositions, sports nautiques, plongée — Bendor a accueilli le premier centre international de plongée (CIP) en 1960.

  • Œuvres d’art jalonnent l’île : la Croix de Bendor, le monolithe de Botinelly (“Nul bien sans peine”), une Vierge de Raymond Servian, un Neptune de Barra, sculptures d’étudiants etc.

Le projet de Ricard concrétise sa vision d’un “jardin des arts méditerranéens” — un lieu de vie, de convivialité et d’art.



Déclin et vieillissement (années 1990‑2021)

Après la mort de Paul Ricard en 1997, l’île pâtit du temps :

  • Les infrastructures vieillissent, l’hôtel Delos montre ses limites, certaines structures sont fermées depuis plus de quinze ans.

  • Le bateau et la fréquentation touristique déclinent, sans oublier l’usure du climat : sel, vent, embruns .

  • En 2021, après plus de soixante‑dix ans de rayonnement, l’île ferme pour entamer une rénovation complète de 5 ans, visant à protéger et réinventer ce petit paradis .


Renaissance & montée en gamme (2021‑2026)

Le projet “Renaissance” — chiffré à 72 millions d’euros — a pour ambition de réhabiliter 25 bâtiments répartis sur 28 000 m², tout en intégrant normes environnementales modernes.


Partenaires clés :

  • Hardel Le Bihan Architectes et Niez Studio pilotent la réhabilitation lourde, dans le respect de l'âme iconique de Bendor.

  • Zannier Hotels, pressenti dès 2023, prend la gestion pour transformer l’île en une destination haut de gamme, tout en gardant popularité et accès local.


Nouvelles infrastructures attendues :

  • Hôtel 5 étoiles de 93 chambres (extension du Delos, cloître, Soukana)

  • 4 restaurants, 4 bars, centre bien‑être, spa/fitness, club nautique, club de plongée, terrains de tennis et padel.

  • Relance du village d’artisans, ateliers, boulangerie, boutiques, salle de congrès, et nouveaux espaces ludiques (pétanque, aire enfants).


Enjeux environnementaux

  • Désimperméabilisation, plantation de +100 arbres, création d’îlots de fraîcheur, récupération des eaux pluviales.

  • Choix de matériaux isolants, ventilation naturelle via mistral plutôt que clim, éclairage respectueux de la faune.

  • Avenir durable avec résilience face au climat et inclusion de labels éco .



Le regard vers 2026 et au-delà

Le 29 mai 2024 marque la pose de la première pierre, acte officiel vers la réouverture printanière 2026. Environ 250 personnes œuvrent durant les pics d’activité pour redonner à Bendor son lustre d’antan.

« Bientôt, à nouveau, Bendor sera l’île de tous… », a déclaré Marc de Jouffroy, arrière‑petit‑fils de Paul Ricard, soulignant un projet alliant héritage, convivialité, montée en gamme et responsabilité environnementale.

L’ouverture 2026 augure d’un lieu alliant raffinement, authenticité provençale et engagement durable, prêt à accueillir à nouveau autant la population locale que les voyageurs internationaux, tout en préservant l’âme artistique et conviviale créée par Paul Ricard. Renaissance d’un joyau varois, vers un nouvel âge d’or 

 
 
 

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