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Canicule et sports nautiques : les règles de prudence

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Chaleur, baignades et sports nautiques : " les gens se mettent beaucoup trop tôt à l'eau", les risques à connaître


Avec l'arrivée des beaux jours, la hausse des températures en mer et à l'extérieur, la tentation de se rafraîchir et de pratiquer des activités liées au nautisme augmente. Mais attention, pour en profiter sereinement et ne pas se mettre en danger, il y a quelques règles à respecter.


Avec l’arrivée des chaleurs estivales, les spots de plongée, d’apnée et de baignade en région Provence-Alpes-Côte d’Azur (PACA) se remplissent. Mais cette période attendue des passionnés est aussi synonyme de risques accrus, amplifiés par les effets du réchauffement climatique, la surfréquentation et parfois, le relâchement de la vigilance après une période d’inactivité.


Des activités qui ne sont pas sans risque

Selon les observations de Météo-France et de l’Ifremer, la température de surface de la Méditerranée est nettement au-dessus des moyennes de saison depuis plusieurs années. Une mer plus chaude : modifie la densité et la flottabilité, ce qui peut perturber la compensation en plongée, favorise la fatigue et la déshydratation, en particulier en combinaison, augmente le risque de crampes et de malaises liés à la chaleur. Le commandant Coutarel au Service départemental d'incendie et de secours des Bouches-du-Rhône, à la tête de 180 sauveteurs aquatiques, dont 40 spécialisés en plongée, note une reprise des interventions actuellement en lien avec la reprise des activités sportives et de loisirs sur l’eau. Selon lui, "80% des accidents sont dus à un manque de pratique et de préparation".


La plupart des accidents arrivent en début de séjour " les gens arrivent après des heures de routes, ils ont le trajet dans les jambes, la fatigue de la route, le stress du travail et sont pressés de profiter au maximum de leurs vacances, et ils se mettent beaucoup trop tôt à l'eau. Leur corps n'a pas le temps de se préparer et c'est là que les accidents surviennent", décrit le commandant Coutarel.


Pour profiter au mieux de ses vacances, le commandant recommande "il faut arriver, souffler et faire une première immersion pour laisser le temps au corps de s’habituer… ne pas se surestimer, l’eau est un milieu dangereux, pour le nautisme, la baignade, la plongée, car c'est un milieu qu’on ne maîtrise pas".


Notre corps ne réagit pas de la même manière lorsqu'on est sur terre ou immergé.


"Se connaître et ne pas se surestimer"

"Le métabolisme change complètement, tout est accru et cela peut générer des problèmes cardiaques, respiratoires au fond de l’eau et des malaises", insiste le commandant Coutarel.


La plongée est donc un sport à pratiquer "en bonne santé, en faisant attention à son alimentation et à bien s'hydrater", précise le spécialiste.


Et lorsqu'il égrène les règles, il rappelle que "ce sont surtout des règles de bon sens qui s’appliquent pour éviter les accidents". D'autant que les secours mettent plus de temps pour arriver en mer, "aucune caserne n'est prépositionnée sur l'eau. Les gens mettent plus de temps pour joindre les secours, ils n'ont pas les réflexes, et ne savent pas expliquer leur position exacte, tout cela est plus long qu'à terre".


En 2024, la section des secours aquatiques du SDIS 13 a recensé quatre noyades sur le littoral, "malheureusement hors zone aménagée pour la baignade", précise le commandant Coutarel.


En 2024, les secours en mer sont intervenus à 224 reprises sur l'ensemble du territoire, dont 128 se sont déroulées en période estivale. "Dès que les beaux jours arrivent, il y a des pics de sollicitations indéniables", reconnaît le commandant Coutarel.


Selon le bilan de la saison dernière, les secteurs les plus concernés sont La Ciotat, Cassis, Martigues - La Couronne et Arles – Salin-de-Giraud.


Les jet-skis nouveaux dangers sur mer

Selon ce spécialiste des secours aquatiques, les accidents qui sont les plus récurrents ces dernières années ne sont pas forcément liés à la plongée ou à la pratique de l'apnée, mais plus à la méconnaissance des règles sur l'eau et notamment de la part des conducteurs de jet ski. Et il rappelle le drame de l'été dernier, où deux jeunes hommes ont été dépassés par la situation sur l'étang de Berre, l'un d'eux a été secouru en hypothermie et le second a été retrouvé mort.


Une activité similaire sur Marseille

Les marins-pompiers de Marseille constatent également un pic d'activité estival.


Avec 346 interventions nautiques en 2024 dont 198 secours à personne, les marins pompiers indiquent que "la plupart des interventions ont lieu entre juin, juillet et août, cela représente 50% de l'activité de l'année". Cela va des activités comme le paddle, le début de noyade, la planche à voile, le foil, les sauts dans les rochers, aucune activité ne semble ressortir plus qu'une autre dans la dangerosité.


La SNSM reconnaît, elle, pour sa part que le manque de connaissance du milieu marin est une des principales causes d'intervention. "Nous avons des rapports réguliers avec les plaisanciers propriétaires de bateaux, qui connaissent les règles et usages sur l'eau. Mais ce n'est pas le cas des plaisanciers non-propriétaires de bateaux, qui louent des bateaux, qui ne sont pas aguerris en navigation, qui ne connaissent pas l'état des bateaux et la fréquence d'entretien de l'embarcation", détaille Hervé Prévot, vice-président de la station SNSM de Marseille.


Une méconnaissance des règles

À bord de "La Bonne Mère de Marseille", la SNSM intervient en collaboration avec le Crossmed et les marins-pompiers de Marseille. Sur l'année 2023, ils sont intervenus à 628 reprises pour 1577 personnes secourues dans les Bouches-du-Rhône. Les chiffres 2024 ne sont pas disponibles pour cause de souci informatique. Et sur Marseille, ce sont 112 interventions pour 366 personnes secourues, dont 37 personnes blessées et trois morts à déplorer.


"Les avaries sont la première cause des interventions en mer (50 %), qu’il s’agisse d’avaries moteur, électriques, de barre, d’hélices engagées, de voies d’eau ou encore de ruptures de mouillage", précise la Snsm.


Hervé Prévot le martèle, "il faut impérativement s'informer des conditions météo marine avant de partir", car en mer les vents peuvent changer vite et la houle se former. De plus, "il faut être équipé correctement et avoir sur soi de quoi prévenir les secours et informer une personne à terre de son heure de départ et de son heure de retour".


Et pour ce spécialiste aussi, il faut ne pas "présumer de ses compétences et de ses connaissances, et se renseigner auprès des locaux qui pratiquent autour de soi et ne pas hésiter par exemple à prendre un skipper lorsqu’on loue un bateau".


Le numéro d’alerte des secours est le canal 16 lorsque l’on est à bord d’un bateau et que l’on dispose d’une VHF, et le 196 permet de joindre directement les CROSS au moyen d’un téléphone portable.

 
 
 

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