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Hyères se mobilise pour sauver le dernier tombolo (isthme) de France


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"Sauvons le tombolo" c'est l'association varoise qui se mobilise pour sauver un rare joyau de la nature


Le tombolo de Giens dans les Var, phénomène géologique extrêmement rare, est menacé par l'érosion du littoral causé par le réchauffement climatique. Des habitants varois ont lancé une pétition pour appeler à mettre en place des moyens pour lutter contre sa disparition. De leur côté, des élus locaux prônent l'installation d'une digue pour retarder l'érosion.


Il n'en existe qu'un seul en France et cinq dans le monde. Le double tombolo de Giens est un phénomène géologique très rare et il est menacé par l'érosion du littoral.


Un tombolo, aussi appelé isthme, désigne une étroite bande de sable reliant deux grandes étendues de terre : il peut être simple en cas de cordon littoral unique ou double s'il y en a deux. À Hyères dans le Var, ce sont deux bandes sableuses relient la presqu’île de Giens au continent.


Les dégâts touchent particulièrement le flanc ouest du tombolo qui borde la célèbre plage de l'Almanarre, qui a presque disparu à certains endroits.


À proximité du tombolo se trouvent des salins abritant une riche biodiversité. En cas de disparition totale de la plage, ces salins pourraient être engloutis, ce qui pourrait menacerait la faune locale.


Le salin des Pesquiers constitue en effet une "réserve ornithologique constituant un site d'étape sur la route de migration de nombreuses espèces d'oiseaux", explique la Ligue de protection des oiseaux (LPO) Provence-Alpes-Côte d'Azur. Au total, ce sont plusieurs centaines de spécimens qui vivent dans cette zone.


Une mobilisation citoyenne pour sauver le tombolo

Les habitants de la région s'inquiètent de la disparition de ce site, qu'ils souhaitent voir préserver. "J'habite en hauteur du tombolo et je suis témoin : il diminue à vie d'œil. Et la situation n'avance plus depuis quatre ans", regrette Sabine Coll, présidente Fédération varoise des activités nautiques environnement (FVANE).


Pour alerter et faire réagir face à ce phénomène, cette association a lancé, fin juillet, une pétition baptisée "Sauvons le tombolo" pour demander des mesures de sauvegarde. "Aucune action concrète n'a été prise, malgré l'urgence. Si l'eau de mer envahit les salins, ce sera irréversible : la faune et la flore disparaîtront à jamais", explique la pétition.


À ce jour, le texte a recueilli près de 7.700 signatures.


La Métropole reprend les études

Les élus du territoire déplorent aussi le phénomène et appellent le ministère de l'Environnement, dont dépend ce lieu classé Grand site de France, à agir. La mise en place de mesures a été retardée suite à la crise sanitaire, et n'a finalement jamais eu lieu malgré la tenue de discussions sur le sujet.



Une première étude réalisée en 2018 par un cabinet d'experts proposait l'installation d'une digue de 400 mètres de long, au large de la plage de l'Almanarre, pour retarder l'érosion du littoral.


Un projet que soutenait le maire Les Républicains d’Hyères, Jean-Pierre Giran.


C'est un brise-lame sous-marin immergé à un mètre sous l'eau qui vient casser la houle quand elle arrive et qui supprime le ravinement permanent. Les solutions qui seront apportées ne seraient pas pour l'éternité.

Jean-Pierre Giran, maire LR de Hyères



Mais ce projet de digue en béton n'a pas totalement convaincu l'État, qui souhaite que d'autres hypothèses soient explorées, car cette solution ne ferait que repousser le problème.


Le 19 août dernier, la métropole Toulon-Provence-Méditerranée a annoncé relancer les études exigées par le ministère de l'Environnement.


Des écologistes opposés au projet de digue sous-marine

Si la volonté de préserver le tombolo est partagée par les associations écologistes, certaines s'opposent au projet de digue en béton, qui ne serait ni efficace, ni respectueuse de l'environnement. "450 mètres de béton en mer, ce n'est pas quelque chose qui se fait à la légère, il faut être sûr de son efficacité, ce qui est loin d'être le cas aujourd'hui", souligne Benoît Guérin, président de l'association écocitoyenne "Changer d'ère."


"Le problème est que cette digue ne fait que retarder l'érosion. On a vraiment l'impression qu'on s'arc-boute sur une solution inefficace, juste pour conserver à tout prix une route en dur accessible en voiture", regrette-t-il. Pour cela, il préconise de nouvelles expertises indépendantes sur la question, afin de trouver la solution la plus viable possible.


"On ne peut pas lutter contre la nature et les effets réchauffement climatique indéfiniment", rappelle-t-il toutefois.


Tout comme le Conservatoire du littoral, l'association suggère également de limiter le trafic routier sur la route du sel, causé par le surtourisme du site, qui aurait des impacts néfastes sur l'environnement.


Avec seulement 3.000 habitants permanents, la presqu'île de 120 hectares attire en effet près d'un million de visiteurs chaque année. C'est aussi un point de passage pour d'autres touristes qui souhaitent se rendre sur l'île de Porquerolles.

 
 
 

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