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PACA : des raies s'échouent sur le littoral, les scientifiques perplexes


"Ce n'est pas son milieu" : face à la multiplication de raies sur les côtes méditerranéennes, les scientifiques s'interrogent


La raie Mobula mobular est la seule cousine de la raie manta en Méditerranée


Ce mardi 17 juin, à la mi-journée, une raie a été aperçue par des baigneurs sur une plage de Marseille tout au bord de la plage. Et ce n'est pas la première fois, les scientifiques s'interrogent sur ce phénomène nouveau.



C'est un phénomène qui interroge les scientifiques. De nombreuses raies ont récemment été aperçues près des côtes méditerranéennes, entraînant parfois la fermeture des plages, comme celle du Prado-Nord, à Marseille, samedi 14 juin. Chez certaines espèces de ce poisson, notamment la raie Mobula mobular, c'est un comportement très inhabituel. Les scientifiques ne savent pas pourquoi ces poissons sont si nombreux à s'approcher et à s'échouer sur les côtes. Plusieurs hypothèses sont évoquées, mais le manque de données disponibles freine les recherches.



Un phénomène anormal

"C'est une espèce pélagique, ce n'est pas son milieu, explique Franck Dhermain, vétérinaire du groupe d'étude des cétacés de Méditerranée. Normalement, elle mange le plancton au large, qu'elle filtre avec ses branchies. Les scientifiques ont l'habitude de les observer en Corse, pourtant on en a croisé plusieurs, en pleine parade nuptiale, le long des côtes de Provence."



Plusieurs de ces raies se sont échouées, en Italie, en Espagne ou en France, sans que les scientifiques ne connaissent les causes de ce phénomène. "Cela peut-être du au fait qu'elles soient plus nombreuses près des côtes, ou peut-être à une pathologie, s'interroge l'expert. On a aussi repéré des rorquals communs près des côtes, alors que ces cétacés sont très rarement aperçus aussi près de nous. Eux aussi mangent du plancton, alors on peut penser que c'est un signe qu'il y a du plancton à proximité du rivage."


Peu de données pour comprendre ces échouages

Pourtant, les échouages ne sont pas le signe d'une situation alarmante selon le vétérinaire. "On n’est pas au stade de l'inquiétude, mais de l'incertitude. Si on ne voyait aucune raie Mobula mobular dans l'eau, mais qu'elles seraient nombreuses à être échouées, là ce serait inquiétant, pour cette espèce en voie de disparition. Mais, actuellement, on en voit aussi beaucoup en mer, donc c'est difficile de se prononcer."


Ce manque d'information est notamment dû à l'absence d'autopsie sur les raies retrouvées mortes. "Jusqu'à récemment, il n'y avait pas de réseau commun qui intervenait en cas d'échouages de raies, regrette Franck Dhermain. Nous en avons créé un, avec l'aide de volontaires et de laboratoire qui travaillaient pour des réseaux d'échouages de mammifères marins."


Des sauvetages qui font débat

Certains scientifiques critiquent aussi les sauvetages de raies échoués par les pompiers. "Remettre un animal à la mer, quand on ne connaît pas son état de santé, c'est juste déplacer le problème, argue Nicolas Ziani, directeur de recherche au sein du groupe phocéen d'étude des requins. Si le poisson est malade, il peut transmettre des maladies à ceux qui le manipulent, ou bien aller s'échouer ailleurs pour mourir. En cas de pollution de l'eau, le remettre au large n'est pas une bonne idée. Il faut que les municipalités nous appellent, en plus des pompiers, pour réaliser des diagnostics."

 
 
 

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