VAR : Cette agricultrice réduit les émissions de CO² en cultivant les fruits exotiques asiatiques
- petitprincebandol
- il y a 4 jours
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"Ça pousse sans chauffage et sans traitement chimique non plus", papayes, pitayas, goyaves et ananas poussent en Provence, une solution face au dérèglement climatique ?
Dominique Bardin, productrice de fruits exotiques dans le Var et Jean-François de Korsak, restaurateur à Hyères devant les papayes lors de la récolte.
À l’heure du réchauffement climatique, quels sont les nouveaux fruits et légumes qui pourraient supporter le dérèglement climatique ? Illustration dans le Var où poussent des fruits exotiques sous l'œil bienveillant de Dominique Bardin, agricultrice.
Qu’allons-nous manger demain ? C’est la question que se posent de plus en plus d’agriculteurs avec le réchauffement climatique. À Carqueiranne dans le Var, Dominique Bardin a créé une vraie forêt tropicale où poussent de la papaye verte et des fruits du dragon. Elle expérimente la culture de fruits tropicaux en Provence avec un succès porteur d'espoir.
"Que va-t-on manger demain ?"
Des papayes à profusion. Une tonne et demie sont sorties de ces serres l’an dernier. Dans cette petite jungle équatoriale, Dominique Bardin a planté une soixantaine d’arbres fruitiers.
"Là, on a les ananas, là ce sont des goyaves, y’a des fruits de la passion, en fait tout ça, ça pousse sans chauffage et sans traitement chimique non plus", explique Dominique Bardin.
"Je suis curieuse de planter des variétés qu’on dit exotiques, de les rendre endémiques, le questionnement est qu’est-ce qu’on va manger demain, si justement certaines variétés comme le cerisier, ici ne produisent plus, il faut avoir des fruits, abondance donc d’autres fruits", confie l'agricultrice.
Face à la hausse des températures et à la rareté de l’eau, Dominique cherche des solutions. Elle utilise du crottin de cheval et des déchets végétaux pour engrais…
"Pour moi le problème de l’eau, c'est que devient l’eau qu’on donne à un arbre, vous regardez tout est paillé. Donc l’eau ne s’évapore pas, elle est vraiment utilisée par les racines et elle fabrique vraiment de la matière organique et de la végétation qui crée cette ambiance fraîche".
Des produits de l'autre bout du monde cultivés en Provence
Ses clients ? Des supermarchés asiatiques, des particuliers et aussi des restaurateurs de la région comme Jean-François de Korsak, restaurateur à Hyères.
"Retrouver un produit asiatique, typiquement asiatique, ici chez nous dans le Var, ben c’est parfait", s'exclame le restaurateur. "Elle est bio, elle est aussi moins chère, on va pas se mentir… qu’une papaye qui viendrait d’Asie, presque à 20 euros le kilo. C’est exceptionnel".
Dans ce vallon, à l’abri du vent, le soleil brille 300 jours par an. Des conditions idéales pour tester encore une nouvelle culture prometteuse, Le pitaya ou fruit du dragon. Une liane de la famille des cactus et un fruit au goût floral.
Une expérimentation suivie de près
Lola Lerceteau, chargée de mission toutes filières végétales Agribio Var, teste l’adaptation de ces cultures exotiques au climat local. Elle vient régulièrement aider Dominique à comprendre le développement de la plante. Peu gourmand en eau, le pitaya pourrait résister au futur climat de la région.
"L’idée, c'est de faire des tests pour se demander si demain moins eau, si ces cultures peuvent tenir ou pas. On contrôle tous les paramètres au niveau irrigation. Si on irrigue moins, qu’est-ce qui se passe ? Ça reste du vivant, et y’a quand même besoin de boire" .
Des idées à l’épreuve de la rentabilité
Autant de fruits exotiques que nos palais devront apprivoiser. Avec la récolte de ses fruits exotiques, des recettes sont aussi testées.
"Là, c'est la papaye cuisinée, là, c'est la papaye en salade Thaï avec sauce pimentée épicée", décrit Dominique Bardin .
"Quand elle est verte et crue, elle a de la papaïne, et cette papaïne permet par exemple la digestion des protéines, donc c'est un super aliment, explique l'agricultrice futuriste.
En Provence, d’autres cultures sont porteuses d’espoir, comme le gingembre, la réglisse ou les pistaches.






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